Mines de plomb argentifères

Cette contrée métallique et des considérations locales d'exploitation faciles, avait fixé l'attention des anciens : Hellot dit que les romains firent creuser des mines par leurs esclaves dans le diocèse d'Uzès dont elle faisait partie.

Les vieux travaux qu'on voit sur plusieurs points, les scories que l'on trouve, assurent qu'on y a avait fait des tentatives assez étendues. Privés de l'usage de la poudre, forcés de ramollir le rocher avec le feu et de l'arracher à la pique, les anciens exploitants abandonnaient bientôt les travaux à peine commencés, la moindre interruption des filons, les décourageait.

En 1198, Nicolas évêque de " Viviers " donna en fief à Raymon comte de Toulouse, avec une moitié de la Châtellerie de l'Argentiére, la moitié des droits, justes ou injustes, que l'on présumait sur les mines dans la contrée ; le même comte de Toulouse retirait annuellement pour droits de régate, 40 " mares " d'argent du pays de Gévaudan, dont celui-ci faisait partie.

Les exploitations exclusives et privilégiées, n'étaient dans ce temps qu'une surcharge féodale, les habitants du pays plus malheureux de leur prospérité, cachaient toute nouvelle découvert et désiraient se voir finir des travaux pénibles où ils étaient commandés par des chefs étrangers, les plus durs des hommes.

Depuis cette époque des mineurs Allemands ou Piémontais essayèrent de tirer de " l'alguifou " pour la poterie, en grappillant dans les mines ouvertes ou par de nouvelles tentatives faciles ; quelques montagnards de la contrée suivirent leur exemple. Enfin des sociétés de Lyon et de Paris après avoir obtenu la concession, reprirent ces exploitations partielles et établirent quelques usines, telles que les " bocarios " à bras , des fourneaux avec des soufflets de forges ; pendant un certain temps on transporta les minerais à Roquemaure prés le Rhône, où l'on avait construit une fonderie pour les centres d'orfèvres.

En 1770, une mauvaise administration locale, la discorde des employés, mirent la compagnie dans la nécessité de faire trop souvent trop souvent des avances de fonds, les intéressés se fatiguèrent et la suspension de l'exploitation s'en suivit pendant deux années.

En 1776 une nouvelle société d'hommes estimables à la tête desquels était M. Ollivier conseiller au Châtelet de Paris, se format et acquit les droits de la compagnie de La Rivaux. M. Ollivier se rendit sur les mines et s'adjoignit pour les diriger M. de Gensanne habile minéralogiste, irréprochable par sa probité.

Ils rétablirent l'exploitation sur des bases qui la soutiennent aujourd'hui, depuis 80 ans à la satisfaction du gouvernement et à l'avantage des gens du pays.

 

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